Dire le monde avant le trou noir.

À nos corps
De dire
Si l'on vibre
S'ils se touchent

À nos corps
De dire
Et que tu chantes pour moi
Et que je danse en toi

À nos corps
De dire
S'ils se suffisent
S'ils s'apaisent

À nos corps
De dire
Et que tu marches libre
Et que je marche pareil

À nos corps
De dire
Si dedans la pluie s'arrête
Si dedans la paix s'éveille

À nos corps
De dire
Tête la première
Tête la dernière

À nos corps
De dire


J'aime ton rire
J'aime ta voix
Le rire
Le chant
La vie est là

J'aime ton silence
Ta respiration
L'air
Le vent
L'envol est là

J'aime tes questions
Tes réponses
Les mots
Les doutes
Demain est là

J'aime tes pulsations
J'aime ton rythme
Le cœur
Le corps
L'élan est là

J'aime tes nuits
J'aime tes non
Le feu
Le froid
La flamme est là

J'aime tes reins
J'aime tes gestes
La peau
La chair
La fièvre est là


Je regarde le ciel m'échapper
La ligne de fuite
C'est là que tu apparais
D'habitude

Je regarde la nuit s'échapper
À la lisière de toi
C'est là que j'apparais
D'habitude


Donnez à un enfant
La joie
D'être ce qu'il est
Vous aurez fait
Son éducation


L'été à la bougie
S'en remettre à la magie
L'été à la bougie
Qui éclaire surtout
L'intérieur de l'âme
Regarder ses fêlures
À la lumière de la nuit
Panser ses blessures
Et ses cours-circuits
L'été à la bougie
L'été à la magie
L'été sous son nuage
Se faire bonne compagnie
Pour le long voyage
Le long chemin
Qui mène à demain


Les arts, d'accord
Étendus alors
Nus sous la houle
Des pas d'une foule

Les arts, d'accord
Volant alors
Dans l'air chargé
D'un enragé

Les arts, d'accord
Passant alors
Avec la pluie
La nuit, l'ennui

Le arts, d'accord
Vivant alors
Dans les eaux vives
D'une femme explosive


Ah, si tu tisses
S'il te plaît tisse pour moi
Tisse-moi un songe
Un songe vivant et vert
Et la lumière passerait à travers
Et on verrait le ciel du lit
Un songe comme un cocon
Un songe comme une toile
Qui m'attraperait
Moi
Qui suis une abeille solitaire
Un oiseau migrateur
Errant blessé loin de chez lui
Un oiseau migrateur
Qui cherche où refaire son nid


Une fois par jour,
Je me déteste.

Une fois par jour,
J'oublie.

Une fois par jour,
Je regrette.

Une fois par jour,
Je t'en prie.

Une fois par jour,
J'ai soleil.

Une fois par jour,
Je te nuis.

Une fois par jour,
Arc-en-ciel.

Une fois par jour,
Je bande seul.

Une fois par jour,
Tu m'aides.

Une fois par jour,
J'y pense'.


Le temps dira
Si l'avenir est un passé
Si ce baiser est un adieu
Si cette porte a claqué
Pour la dernière fois.

Le temps dira
Si le jour nous a mangés
Si le courant nous a emportés
Si on n'a pas pris
La même marée.

Le temps dira
Si c'était le bon train
Si c'était le même train
Si cette petite gare
Est le départ ou l'arrivée.

Le temps dira
Si cette lettre arrivée
A été envoyée
Par une main tremblante
De joie ou de colère.

Le temps dira,
Mais je sais moi
Que je reviens
De l'amour.


Do, ré, mi, la vie,
Facile à rêver,
Si docile la nuit,
Piano, va, piano.

Do, fa, si, l'ami,
Ciré, voiles et mer,
Récit, love et rhum,
Forte, va, forte.


Quand t'es pas là
Y a la nuit
Les fleurs dorment
Et j'ai peur

T'es où quand je rêve ?

Sans toi je suis pas
T'es tout, moi rien
Ce grand vide
Me fait peur

T'es où quand je rêve ?

Tu dis qu'ici suffit
Mais le vent pousse
Loin là-bas
Et j'ai peur

T'es où quand je rêve ?

Si on s'arrose,
On s'enracine
On pousse aussi
Ça fait peur

T'es où quand je rêve ?

Sans toi j'y vois
C'que j'vois c'est moi
Moi là-bas
Et j'ai peur

Je vais où quand je rêve ?


Parce que le temps nous place, à chaque instant, sur le pont d'un navire,
effleuré par l'écoulement continuel des choses.


Vocalises, pour s'éclaircir la voix. Happy tout, bro.


I was night
No sun in a blue sky
Blue life, blue day, blue me

You fixed me
Being you as you
I'm raising
Around you

I was past
No sun in a dark future
Dark humans, dark reality, dark me

You fixed me
Being you as you
I'm raising
Around you

I was greyness
No sun in a grey day
Grey morning, grey thinking, grey me

You fixed me
Being you as you
I'm raising
Around you


J'ai fait
À l'instant
Cette proposition
À la vie:
Si je m'endors
Maintenant
Sagement
Est-ce demain
Tu m'attendras ?
Elle m'a répondu:
Je suis
Seulement
Là.


Le soleil,
Voilé,
Se révèle,
Astre nu,
Miroir vertigineux,
Preuve
Que mon existence
Est impossible.


Je suis parti vers l'intérieur
La porte était ouverte
Béante blessure m'avale
Sans dire le mot magique

Qui est tombé ?
Le jour ou la nuit ?

Un jour glissant, encore un
Évidence obscure têtue
Grisaille sourde m'avale
Sans dire le mot magique

Qui est tombé ?
L'amour ou la pluie ?

Je suis bien caché où
Tout le monde me voit
Sauf moi qui m'avale
Sans dire le mot magique

Qui est tombé ?
Moi ou le silence ?


Une longue-queue
Surgit
Bondit
Jamais seule
Elle hésite
Puis demande
Puis on lui répond
Puis puis puis puis
On change d'arbre.


Je t'oublie.
J'ai pris le ferry,
Voir si t'es à l'autre bout.
J'ai mis,
Dans mon sac,
Plastique,
Un souvenir flotteur,
Un rêve soudain.

Je t'oublie.
Je cherche
Sur le piano du haut
Le prénom de la mer.
Celle,
Plastique,
Qui nous avait suivi
La nuit.

Je t'oublie.
J'ai redit,
Au chat,
Que t'es partie.
La valse,
Plastique,
Il a redit,
Qui va la finir ?

Je t'oublie.
Je tourne
Autour du feu
Pour l'étourdir.
L'amour,
Plastique,
Au fond de ma poche,
Toussote.

Je t'oublie.
Je téléphone
Aux services tropicaux
Pour t'avoir.
La météo,
Plastique,
Sera, il paraît,
Aux anges.

Je t'oublie.
Je marche devant le jour
Vers ton arrière-goût.
J'ai mis,
Dans mon sac,
Pastique,
Une heure passée,
Une idée en cours.

Je t'oublie.
Je change la roue
Du monde qui passe.
La couleur,
Plastique,
Qui tombait,
Tu dis,
C'était moi.


Pour faire pousser un ami
Dix ans
Pour faire pousser un arbre
Cent ans
Pour faire pousser une forêt
Mille
Combien pour l'humanité ?

Une génération suffit pour oublier
N'oublie pas


Je bous de toi
Toi l'étoile
Tu brilles au bout
Au grand bout de nous

Je bous de toi
De notre cache-cache
La nuit, le jour
Dans tes intérieurs or

Je bous de toi
Je me tartine
De canicule
De pluie d'été

Je bous de toi
De quarantaine
Dans tes eaux
Calmes et fiévreuses

Je bous de toi
Trop vite parti
Trop vite partout
Je suis loin de nous

Je bous de toi
Je bous de toi
Je bous de toi
Je bous de toi


Tu vas piano,
Tu m'enivres,
Tu vas forte,
Je me délivre.

J'ai suivi ton corps,
Je suis passé par ta main,
Tu m'as dit arrête, viens,
Pas de chemin, pas de remords.

Tu vas piano,
Tu m'envoûtes,
Tu vas forte,
Je me déroute.

Tu vires, je me tiens,
Tu me lâches, je me tiens,
Tu me prends, je me rends,
Sans distance, pas d'élan.

Tu vas piano,
Tu m'enflammes,
Tu vas forte,
Ah, madame.


Bro,
C'est quelle couleur,
Cette vie ?

Le vert des virées,
Qui vibrent et volent,
Mentent et planent,
Voguent et nous entraînent.

Bro,
C'est quelle couleur,
Cette vie ?

Le rouge des bouges,
Qui mouchent et torchent,
Giflent et talochent,
Aiment et nous retiennent.

Bro,
C'est quelle couleur,
Cette vie ?

Le jaune des hématomes,
Les princes de la jeunesse,
Qui blessent et caressent,
Appellent et nous oublient.

Bro,
C'est quelle couleur,
Cette vie ?

Le bleu des bigleux,
Des braves, des généreux,
Qui bullent et bavent,
Brûlent et nous embrassent.

Bro,
C'est quelle couleur,
Cette vie ?

Le gris des débris,
Crapauds de l'industrie,
Qui grisent, électrisent,
Érotisent et nous courtisent.

Bro,
C'est quelle couleur,
Cette vie ?


La maxime

Écouter ses tripes,
Être là pour les autres,
Agir selon la maxime,
Se fondre dans le monde sans lui faire mal,
Fuir Internet,
Toucher avant de penser.

Soi,
Les autres,
Le monde,
Une danse.

Se prendre pour le centre,
Ne pas se prendre pour le centre.
Se taire,
Écouter la nature,
Écouter la nature se taire.
Crier,
Ne pas laisser pourrir.

Soi,
Les autres,
Le monde.
Une danse.

Sauter,
Dans le doute, sauter,
Sauter dans le doute.
Embrasser la vérité quand elle passe.
Laisser passer.
Laisser passer Internet.
Ne pas laisser passer.

Soi,
Les autres,
Le monde,
Une danse.

Faire des racines,
Couper ses racines.
Apprendre à compter,
Compter sur ses sens.
Refaire la route dans l'autre sens.
Retrouver ses racines.

Soi,
Les autres,
Le monde,
Une danse.

Ouvrir les yeux,
Fermer les yeux.
Suivre le papillon,
Faire la chenille,
Rester dans la danse.
La rejouer à la guitare.
Clin d'œil, clin de vie.

Soi,
Les autres,
Le monde,
Une danse.

Être à soi,
Se donner, pardonner.
Ne pas pardonner.
Chercher, trouver, oublier,
Couper en trois par trois.
Chérir Internet.
Dans le doute, aimer.


Dormir dans tes vapeurs chaudes,
Trouver le pas de ton cœur,
Fondre de tes ardeurs,
Fondre jusqu'à partir.

Partir à l'horizon du manque,
Partir pour te revenir,
Te redécouvrir,
Se redécouvrir.
Partir jusqu'à vieillir.

Vieillir en Seine,
Abandonner la lutte,
Donner tout, garder le reste,
Se confondre au dernier jour,
Vieillir jusqu'à l'expire.


Bello ma non troppo,
Mi dicevi,
Mentre la tua vecchia Fiat
Ci portava via,
Via alla Via del Mare

Notte dolce, giorno amare,
Mi dicevi,
Che fare di questa vita dolceamare?
Voliamo via,
Via alla Via del Mare

La mano del marinaio,
Mi dicevi,
Ti prende, ti chiama, ti ama,
Ti porta via,
Via alla Via del Mare

Guidavi tu, cantavi tu
E dicevi
Chi ci pensa più alla virtù
Scapiamo via
Via alla Via del Mare

Ho visto piovere la gente
Sparire l'oriente,
Io t'aspetavo,
Sul cavalcavia
Della nostra via, la Via del Mare

Quant'è lunga questa via,
Senza di te
Il tempo vola,
Vola via,
Via dalla Via del Mare

C'era sempre un motivo
Per volare
Colla tua vecchia Fiat
Volare via
Via alla Via del Mare


L'esprit libre
s'échappe,
ne revient pas.
On l'appelle,
Il s'approche,
Il s'envole:
Il a vu le vent.


Ours bipolaire cherche aurore boréale
Pour virée sur la banquise,
Et plus si absurdités
Envoyer curriculum vitæ

Il fait jour, il fait nuit,
On se dit non, on se dit oui,
On se cherche, on se fuit,
À la mort, à la vie.

Ours bipolaire cherche aurore boréale
Pour un igloo en colloc,
Et plus si ambiguïtés.
Envoyer curriculum vitæ.

Si tu me trouves, je me cache,
Coucou! devine c'est qui ?
Je suis pas parti,
Je suis au bout du talkie-walkie.

Ours bipolaire cherche aurore boréale
Pour un petit bisou dans le grand nord,
Et plus si duplicités.
Envoyer curriculum vitæ.

Tu me vois, tu me vois pas,
Je me vois, je me vois pas,
Je m'échappe, je me perds,
Je me glisse du moi.

Ours bipolaire cherche aurore boréale
Pour galipettes arctiques,
Et plus si complexités.
Envoyer curriculum vitæ.


Précisément vague à l'âme,
Vaguement attaché à madame,
À son joli nez indécent,
Je fais les comptes:
Depuis le temps que ça descend,
Faudra bien que ça remonte.

Marée montante,
Ma vie contente,
Vague déferlante,
Marée tombante.

Allô mon p'tit cœur ?
Y a mon p'tit cœur à l'eau,
C'est ballot, c'est salaud.
Lance-moi la bouée,
La poupée qui sait nager.
Je vais m'accrocher,
Ça finira par remonter.

Marée montante,
Ma vie chantante,
Toi qui m'plantes,
Marée navrante.

Je suis dans ton filet,
Qui coule au fond,
Il est temps de filer,
Mais tous ces gros poissons,
Qui me regardent incandescent,
On dirait que c'est moi l'appât.
Jusqu'ici ça descend,
Remontera ? Remontera pas ?

Marée montante,
Ma vie dansante,
J'perds la tangente,
Marée plongeante.

Précisément oublié de madame,
Vaguement accroché à mes rames,
À ce courant qui m'embarque,
Des milliers de milles,
Des mille et des cent,
Un, deux, trois, je compte,
Un, deux, trois, ça descend,
C'est quand que ça remonte ?

Marée montante,
Ma vie contente,
Vague déferlante,
Ma vie tombante.

Mardi 16 heures, enfin ça monte,
Les hauts et les bas de la météo,
À moi le large! Hissez haut!
Je poserais bien le pied à Sein,
Ou à Houat ou à Ouessant,
Ça remonte, ça remonte,
Mais ça remonte à contre-courant,
Un, deux, trois, je recompte,
C'est moi ou ça descend?

Marée montante,
Ma vie contente,
Vague déferlante,
Marée tombante.


Mode d'emploi du conseil des sages

Premièrement. Il faut localiser les quarante-deux sages du conseil. Ils vivent chacun leur petite vie là ou là. Rien ne ressemble plus à un sage qu'un homme qui se néglige. Les sages n'ayant pas l'usage de la parole, on peut déjà éliminer tous les bavards du pays. La tâche est grandement simplifiée, mais il reste encore tous les muets. En fait, il reste aussi les sourds. Comme chacun sait, le test pour savoir si on a affaire à un sage est le suivant: on s'approche discrètement d'un suspect, arrivé derrière lui, sans s'être fait remarquer sinon il faut recommencer, on crie «Bouh!», et on observe sa réaction: s'il n'a pas sursauté, c'est que c'est un sourd, et vous pouvez donc l'écarter. S'il sursaute, c'est un muet, ou un bavard qu'on aurait oublié d'écarter à l'étape précédente, et vous pouvez aussi l'écarter. Si c'est vous qui sursautez, vous avez bien trouvé un sage, bravo.

Deuxièmement. Les quarante-deux sages maintenant identifiés et regroupés, il faut leur poser votre question. Vous n'avez droit qu'à une question, ne vous trompez pas, ne trébuchez pas, ne jurez pas, ne dites rien d'autre que la question. Parlez bien fort et bien distinctement, plus ils sont sages, plus ils sont durs d'oreille.

Troisièmement. C'est le cœur de la procédure. Les sages vont maintenant réfléchir à la réponse à votre question. Cela peut durer entre une heure et quelques siècles. Il est donc conseillé de poser des questions simples. Quand un sage a trouvé sa réponse, il va se lever et partir. C'est bon signe (mais gardez un œil dessus, voir «Quatrièmement»).

Quatrièmement. Quand tous les sages se sont levés, hâtez-vous de courir à leur suite, il faut les regrouper derechef en vue du «cinquièmement» (si par les faits de la vie un des sages était mort entre-temps, repartez du «premièrement»).

Cinquièmement. Chaque sage connaît une et une seule lettre de la réponse. Comme ils ont fait vœux de silence, ils ne vous diront rien. Vous devez nommer une à une les lettres de l'alphabet. Chaque sage se lèvera à l'appel de sa lettre (prenez des notes (déconnez pas, hein!)). Cette fois, vous pouvez le laisser partir, en priant de ne pas le revoir de si tôt. Si à la dernière lettre appelée, un sage ne se serait pas levé, c'est certainement que vous vous êtes trompé au «premièrement» (probablement un sourd qui n'aurait pas compris la consigne), dans ce cas recommencez (ou passez directement au «huitièmement»).

Sixièmement. Vous voilà avec les quarante-deux lettres de la réponse. Si vous êtes un as du Scrabble ou si vous avez un dictionnaire des anagrammes, passez au «septièmement». Dans tous les autres cas, il est conseillé d'abandonner (quarante-deux lettres, c'est beaucoup).

Septièmement. N'importe quelle suite de lettres qui fait sens pour vous est valide, et franchement, si vous n'utilisez que trente-quatre ou trente-cinq lettre sur quarante-deux, c'est bien déjà. Si vous obtenez plus de quarante-deux lettres, vous faites désormais partie du conseil des sages. Bravo et cachez-vous bien.

Huitièmement: en cas d'urgence, posez plutôt directement la question à votre voisin.


Cette vie manque de corps,
Ce corps manque de vie.
Je me noie dans l'envie,
C'est toi que mon corps crie.

Cette nuit manque de chair,
Il est long le temps sans vie.
Il est loin le temps de toi,
C'est toi que mon ventre espère.

Ce jour manque de feu,
C'est un faux jour, si sans toi.
Un vrai jour, ça sent toi,
Ça sent toi, mon astre chaud.


Le riz était trop cuit
Dur à mâcher,
Dur à avaler.
Je l'ai goûté,
Il croquait,
Je l'ai égoutté,
Il collait.
Vingt ans de colère avaient passé.


Mon paradis

Où la nuit est nuit,
Page noire,
Vierge,
Pour les rêves,
Les étoiles.

Où le silence est silence,
Page blanche,
Vierge,
Pour la chouette,
Le vent.

Où l'eau est eau,
Source blanche,
Vierge,
Pour la bouche,
Le pain.

Où la terre est terre,
Page verte,
Vierge,
Pour la plante,
Les pieds.